Je suis sur un banc, un vieux parking à moitié rempli de voitures immobiles, le ciel toujours gris comme si lui aussi était figé, des sons lointains paraissant presque irréels, le temps prend une pause. Je ne suis nulle part, pas de mouvement / gris / qui ? Du vide…

Je voulais être assez courageux pour le regarder dans les yeux. Surtout s’il ne manifeste pas de colère ou de mépris mais de l’amour filial et qu’il me laisse alors me débrouiller avec ma honte. Une mère ce n’est pas pareil : une mère vous aime toujours, quitte à nier l’évidence pour vous trouver des excuses. Un père est plus juste. C’est à lui qu’on veut prouver des choses. Qui est votre jauge. Et là j’ai battu en retraite car je n’ai rien à rajouter à mon cas. J’ai sans doute été lâche ; de toute façon, puis-je le décevoir encore plus ? C’est fait, j’ai reculé, voyons maintenant devant. J’ai sans doute une occasion de faire du bien à un ancien camarade de détention : si je ne suis pas rachetable, je peux au moins essayer de sauver d’autres âmes.