Miria Contreras Bell (1928-2002) fut d’abord voisine directe de la famille Allende dans les années 50, avec son mari et ses deux filles, dans la commune de Providencia. Elle devint la maîtresse de Chicho, le retrouvant en cachette en passant par les portes donnant sur leurs jardins respectifs ou lors de balades-prétextes, puis sa secrétaire personnelle dès les années 60. C’est à ce titre qu’elle dut récupérer l’argent que Fidel Castro faisait passer en Suisse pour financer les campagnes de son amant et employeur, d’après Juan Vivés [Vivés 2005, 199]. Elle travailla ensuite à la Moneda en 1970, avec Beatriz Allende, et vivait à la maison El Cañaveral où Salvador Allende la rejoignait les week-ends, son autre demeure, celle de la rue Tomás Moro, où vivait sa femme, ne servant que pour ses relations officielles.

Beatriz Allende était très proche d’elle, puisqu’elle partageaient l’une et l’autre le même engagement militant, alors que les autres filles (peu sensibles aux questions politiques), la détesteront pour le mal qu’elle faisait à leur mère, Hortensia Bussi Allende. Elle ne semble pourtant pas, comme Salvador Allende lui-même d’ailleurs, avoir été très férue de théorie et, d’après le livre de M. Espuña [Espuña 2010], semble découvrir le marxisme à Cuba après l’exil.

La Payita et Alejandro, le fils de Beatriz Allende et de Luis Fernández Oña, en exil à Cuba (vers 1975-76)

Elle resta cachée dans la Moneda, le 11 septembre 1973, malgré l’ordre donné aux femmes par le président, de quitter le palais présidentiel. Blessée, et feignant d’être morte, elle sera sauvée par des ambulanciers qui l’emmènent en cachette à l’hôpital alors qu’elle devait aller à la morgue.

Malgré le fait que sa relation avec Salvador Allende ait été adultère, elle parait avoir été très jalouse des autres relations amoureuses du président et Thomas Huchon [Huchon 2010] rapporte qu’elle fut prise d’une crise de colère quand parut le livre 1 de Gloria Gaitán narrant sa relation avec le chef d’Etat.

Note

  1. Page à retrouver dans Huchon 2010.

Une pensée sur “Miria Contreras Bell, la Payita”

  1. La Payita a été sauvée par mon père Harald Edelstam, l’ambassadeur de Suède. Elle était venue dans sa résidence, au milieu d’une réunion avec le chef de protocole du ministère des affaires étrangères, Barrios et quelques militaires. Elle a été mis de côté sans être aperçue. Après quelques semaines, mon père avait réussi à la transférer dans une ambassade latino-américaine et puis elle a pu passer en France. Je l’ai rencontrée à Santiago de Chile, il y a dix ans. C’était une femme charmante.

    Love from Erik

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