Alors que je suis tout à mes pensées et hors des sentiers battus, j’aperçois dans un champ, caché, un couple formé d’une fille d’ouvrier (je la reconnais, c’est une des filles du bar de l’autre fois, qui pourrait être dans mes bras, peut-être, si j’avais été plus entreprenant avec elle) avec un fils de paysan. Mao bénirait sans doute cette union, qui rapproche deux mondes, et nous autres dans le Larzac sommes à la conjonction de tout ceci. Le nouveau monde, c’est nous…
Ce serait sans doute une bonne idée que je rencontre une femme d’ici, une femme simple, qui saurait m’aimer, qui sait le prix de la vie, et avec qui je traverserais les épreuves sans broncher, prenant plaisir à vieillir ensemble et nous aimer toujours plus à l’apparition de chaque nouveau cheveu blanc. Avec qui je pourrais m’établir, avoir mes propres bêtes, mon propre toit et mes propres enfants…
Et pourtant il y a une faille dans ma journée. Je sais que ce soir je devrais écrire une lettre aux camarades de Paris. Dans un de ces messages codés qui me répugnent.