Paris, juillet 1972.

M’enfonçant dans la fin d’après-midi d’une journée pénible débordée de travail, je marche vers la maison de ma compagnonne de fait (avec qui je vis dans le “péché”, avec un haussement d’épaules ennuyé pour toute réponse aux censeurs). < Il y avait Christine, ma compagne, à qui j’étais marié. Solange sera donc ma ‘compagnonne’ car l’amour que je lui porte n’est pas moins fort que celui que j’ai pu éprouver auparavant, mais je ne peux lui conférer le même titre. > Celle-ci est en train de préparer une quiche lorraine pour manger ce soir. Puis s’occupant du mieux qu’elle peut, peut-être qu’elle regarde Intervilles, les sons de la télévision venant clore l’harmonie d’un lieu que seuls les fous ne sauraient apprécier. C’est une bâtisse plus moderne que la mienne (“mienne” me choque, mais “ex-nôtre” n’est pas des plus heureux non plus – et dire « la maison que j’habite », me donne l’impression d’y être un parasite), sans le charme éternel des murs ancestraux. Maison que nous laisserons pour un appartement de Paris Intramuros, futur foyer d’un amour tardif qui n’en est pas moins aussi fort, s’il se manifeste bien différemment que dans les années de jeunesse.