Je ne commencerais pas cette lettre par un « monsieur » d’usage.

Je crois qu’un voile est déchiré, que nous voilà nus et que la distance du vouvoiement viendrait ici comme un intrus artificiel. Je n’ai même plus aucune envie de le faire, tant nos armures sont à terre et les forteresses inutiles. Je suppose que tu ne m’en voudras pas de te tutoyer comme entre vieux amis, alors qu’un crime nous séparait.

C’est exceptionnel, c’est incroyable, cela n’arrive que dans les livres, et pourtant c’est bien réel. Pourtant nous ne sommes pas des gens hors du commun. Je me suis souvent demandé comment tout notre chemin avait pu se terminer ainsi, et malgré les retours en arrières infructueux, je n’ai vu que quelques faits qui ont beaucoup contribué.

Le premier est que tu as eu la chance d’être en quelque sorte étranger à ton acte, même étant complice et entièrement libre, et toi-même pouvais-tu te juger intérieurement comme tu jugerais un autre.

Car le complice ne suit pas toujours le meneur. Le complice en toi s’est repenti dès que le méfait fut commis. Or l’assassin n’était déjà plus, seul l’autre restait avec son acte sur les bras, et ne pouvait désigner personne d’autre. Il découvrit l’abandon d’une partie de toi-même. C’est elle qui fut condamnée, mais le tout paya. Pourtant le complice, et là est l’erreur que tu as su éviter, n’a pas endossé la responsabilité de l’acte du fuyard. Il l’a dénoncé, il l’a assumé, mais jamais il ne s’est enfermé dans le rôle de l’autre. Jamais non plus il n’aura nié la conscience du crime, dans une fuite en avant, une longue chute dans l’horreur, la persistance obtuse de ceux qui ne savent revenir en arrière par cohérence douteuse. Je crois que personne ne souhaite faire le mal, mais que même étranger à l’acte, beaucoup l’acceptent comme un fait, et s’y font sans tâcher de lutter pour retrouver la virginité perdue de leurs âmes appelées au bonheur et au repos. Redécouvrir l’homme au fond de tout, même si cela implique le refaire à partir de zéro puisque le premier a failli.

Mais alors comment éduquer l’homme ?

Je crois que là est bien une des questions des plus importantes de tous les temps, et de toute les sociétés puisque la seule raison valable de la peine est le retour du fautif au sein même du groupe, la refonte de la concorde collective…

Or ce combat paraît toujours perdu d’avance, et l’équilibre toujours bancal puisque l’honnêteté s’apprend et que la mauvaise foi est bien plus vite arrivée en nos esprits, qui vient tout faire basculer.

Ainsi, tout homme s’amuse un jour à torturer une bête, à combien d’hommes apprend-on le prix de la vie ? Et si on leur apprenait, combien s’en souviendraient au moment même où la pulsion de mort envahit l’esprit ?

La prévention s’avère alors comme un combat impossible à gagner, et la punition comme une défaite à effacer.

Car toi encore tu n’es rien.

Ces parleurs dont nous parlons, les grands, ceux qui condamnent des millions de noms en lançant des bombes atomiques de loin, qui décident de “purger” (quel mot inapproprié !) le peuple en laissant le soin à des polices formées de faire le sale boulot, d’exterminer une catégorie de la population, tu crois qu’ils les voient leurs victimes ?

Comment veux-tu qu’un peuple peu instruit, puisse être civilisé quand ses élites elles-mêmes arrivent à ne plus l’être ?

Que sert de construire pour voir tout se détruire un rien de temps et d’effort ?

Parfois je me pose la question, tu sais, et puis je croise les yeux de l’aimée, et je trouve la réponse, là, dans l’instant heureux, que nul avenir ne pourra me reprendre.

Je me suis aussi demandé sur quels critères Dieu jugerait les hommes à leur mort. A peine avais-je posé cette question, qu’une évidence me tomba sous le nez : je n’étais pas Dieu.

Au pire le meurtrier aurait pu être moi, si… Mon humanité m’obligeait alors à inverser les points de vue pour un instant. Les choses qui ne sont pas dites, n’en existent pas moins. On ne sait jamais quel larron on peut être avant que l’occasion de se le révéler ne se présente sans crier gare.

Or le vrai pouvoir, c’est avoir cette possibilité matérielle ou morale (qu’il doit être dur de dormir avec l’intention de tuer un homme le lendemain !) et la liberté de choix.

Dans un monde où Dieu n’a rien à dire, mais où je ne peux le remplacer, c’est à lueur de ma propre faiblesse que je dois rendre mon jugement, puisque ayant ce pouvoir.

Pour le criminel qui sommeille en moi, que je combats et réfute, pour cet être aussi imparfait que tout le monde, ou au contraire pour l’homme qui demeure dans la bête qui ne demandait à n’être qu’heureux : je ne peux rendre un jugement de haut. Je dois me mettre à la place de l’accusé et du juge en même temps. Et l’autre de même.

C’est encore à cette condition que le pardon peut avoir lieu. Quand l’offensé ne coupe pas le monde des justes des salauds, et se mettant évidemment dans le rang des justes. Evidemment dans les rangs de ceux qui peuvent juger, mais les Juges Intègres ne se trouvent qu’en peinture, la réalité de notre monde qu’elle est-elle, les justes ne sont points habillés de blanc. Nous savons bien ce qu’il est advenu à celui qui devait arbitrer notre “différend”.

(Je n’utilise ces termes de « l’offensé » ou « l’offenseur », que comme terme générique et avec répulsion. Je n’ai rapidement plus eu la force de lire ce genre de prose épurée et euphémistique de philosophes et de poètes. Il me fallait des cas concrets pour penser la chose dans toute sa vérité et sa violence, au-delà du cas qui nous a rassemblé, et non pas d’un brassage de mots. J’ai renvoyé Jankélévitch à ses écrits sur la musique…)

Le pardon dans l’humilité et la splendeur. Dans la faiblesse et la force. Dans la reconnaissance d’un être à un autre, qui se savent identiques bien que fondamentalement différents.

C’est grâce à l’autre qu’il y a un dépassement possible. C’est grâce à moi.

L’Homme n’est Homme que dans l’Amour des Hommes, même si son Humanité reste instable.

Suis-je le gardien de mon frère ?

Oui, Caïn, fratricide, tu l’es, et lui de toi.

Le meurtre n’est pas l’affaire d’un homme qui tue, mais d’une collectivité à l’intérieur de qui on a tué. Le meurtre n’est pas que la faute d’un homme qui tue, mais aussi d’une collectivité qui a laissé tuer.

Ensuite, il a fallu que tu demandes pardon, puisque sans demande, il ne peut y avoir d’offre. A vrai dire, je l’ai tant rêvée que je t’ai suggéré cette issue, t’ai presque demandé de m’y suivre. J’avais la balle dans mon camp et son poison déjà en moi, c’était à moi de par ma liberté de sortir des relations causales de la haine à la rancune, de la rancune au désir de vengeance, etc., d’être homme et de décider d’opter pour l’amour, et de te tendre une main.

Ensuite ce fut à toi. Tu avais l’invitation, tu as su la prendre et faire ta part de l’effort.

Tu sais, je suis né dans la fumée de la Première Guerre Mondiale. La deuxième m’a prise, elle, et j’ai été déporté en Allemagne à 25 ans. Puis dans ce qui n’était plus la Pologne, mais trop tard pour que la fumée d’Auschwitz ne survole la ville chargée de mes os en suspens. A 50 ans, j’ai voulu revoir ce pays autrement que dans ce contexte d’horreur. Avec autorisation spéciale pour me rendre de l’autre côté du Mur, dans cet autre monde. J’ai découvert un autre pays, d’autres habitants, avec leur problème. Malgré la campagne d’antisémitisme qui soufflait alors après la Guerre des Six Jours, je me demandais : comment s’est-il fait que le national-socialisme ait pu être élu démocratiquement dans le pays voisin et qu’il se soit exporté jusqu’ici ? Lorsque je marchais dans les rues de Cracovie, je me disais qu’il y avait forcément parmi les gens que je croisais certains qui furent informé de ce qui se passait, des complices, des sympathisants, et les rues étaient si calmes… Etait-ce le même pays que j’avais connu à l’époque ? En réalisant cette visite, en défendant ensuite l’idée européenne dans le sillage de Schuman et de Monet, j’ai fait la paix avec ce pays (sa partie ouest du moins, puisque c’est elle qui est dans le même bateau que nous désormais) qui massacra en masse. Je n’ai eu aucun Allemand devant moi qui confessait directement avoir voulu ma mort, en tant qu’enfant de juif, pour le simple fait d’être né avec ce sang, moi qui n’avait que faire de cette origine. Il m’a semblé que le fait que le soleil continue de briller sur cette terre, malgré toutes les fumées de mort qui s’y sont élevées, signifiait qu’il fallait passer à autre chose. Je n’ai pas plus fait mienne cette identité juive à laquelle j’étais étranger avant, parce qu’elle m’avait rassemblé avec d’autres compagnons d’infortune. Elle aurait dû me valoir la mort, mais elle n’avait pas non plus de droits sur ma vie. Et je continue de penser que le Christ a apporté à la part de vie qui manquait au judaïsme, et qu’aujourd’hui encore ce n’est pas en envahissant la Palestine que l’on effacera quoi que ce soit. Le Temple physique, comme Israël, pourront toujours être détruits s’ils sont de pierre et de terre ; mais s’ils sont d’amour et de persévérance, alors ils seront reconstruits sept fois soixante-dix-sept fois dans nos cœurs, en déplaisent à tous ceux qui voudraient nous faire arriver à haïr. Non, vous ne nous aurez pas.

Et voilà que

…je…

— Pierre, c’est une maison familiale, je ne la quitte pas ! Ma famille y a vécu depuis des générations, j’y ai mes racines ! Si demain la France n’existait plus, la terre de ma patrie ce serait ce jardin, ces pierres, je ne bouge pas de là !

— Il faudrait au moins transformer la chambre…

— Non !, crie-t-elle.

Et tout est dit. Mais je ne rentre plus dans cette pièce que Christine garde intacte, comme des reliques.

Je sais quelle s’y cache de temps en temps, pour y passer des heures. Je l’entends parfois chanter des berceuses à des fantômes qui sont depuis longtemps endormis et ne se réveilleront jamais. Je vis chez moi comme dans un musée, un cimetière, un tableau où la vie a disparu, s’est figée, ne sort plus de son lit. Christine elle non plus ne relève pas, elle prend la poussière et s’en fait un fard. Je n’arrive pas à la relever.

…te…

Ils sont là à jouer sur la plage avec leurs cousins en cet été de vacances. Je crois que je m’ennuie vaguement et que la mer ne m’aide pas, si tristement similaire à elle-même. Je voulais l’océan Atlantique que l’eau se retire et revienne parée comme une mariée, je voulais les hauts et les bas et bouger d’un endroit à l’autre avec ma petite famille à se chercher un peu de mouvements et nous sommes là dans la chaleur étouffante de la Méditerranée à ne plus savoir quel jour nous sommes tant ils se ressemblent.

Je me suis éloigné des adultes prétextant sourdement d’aller voir ce qu’ils font pour chercher chez eux quelque jeu qui m’occuperait l’esprit. Ils jouent avec des raquettes de bois à je ne sais quel tennis alternatif dont j’ignore les règles. J’essaye de ne pas penser qu’enfant je lisais les récits d’Albert Londres. Je me suis emmené Marseille, porte du sud pour le relire en situation, mais bien tranquillement sur un transat plutôt que d’aller enquêter sur les affres de la ville portuaire, il faut être en famille.

Mais les enfants se chamaillent. Ils crient. Ils sont trois en grandes conversations pour un point litigieux. Je ne sais même pas s’ils les comptent, ces points, ni s’ils font un championnat. Pourquoi ce point-ci est-il plus important qu’un autre ? Pourquoi celui qui subirait une injustice ne met-il pas toute son énergie à gagner les prochains points plutôt que de contester celui-ci qu’ils ne pourront de toute façon pas revoir et qu’ils refont en palabres plutôt qu’en gestes. J’en ai un des miens dans la bagarre. Mais les fils des frères et sœurs me paraissent tous aussi étrangers. Je les regarde en me demandant si Florise Londres se chamaillait aussi pour un point perdu, s’il faudrait emporter sur le champ la mienne de petite fille et lui faire connaître le froid et la faim des hommes pour qu’elle cesse de se conduire de la sorte, au même titre que ses cousins.

Je me dis alors que moi non plus je ne la connais pas. Ni Cayenne, ni Shanghai, ni la Russie des Soviets, ni même le tour de France ou Marseille. Je ne suis pas un homme libre qui a accepté de mourir et qui a la force de préférer son œuvre à ses proches. Sans doute est-il bon qu’ils se disputent ce point car c’est aux petites choses de la sorte qu’on forge les vainqueurs. Je leur propose, après avoir entendu le cas, de rejouer le point avec un avantage comme au tennis ; mais l’avantage est défavorable à ma fille qui me regarde avec colère, devant marquer deux fois pour l’emporter. D’un point de vue comptable, c’est absurde puisqu’elle pourrait autant le concéder et se concentrer sur les suivants. Ma formule lui permet pourtant de ne pas perdre la face en même temps que son point. Je n’ai pas l’impression d’être Salomon en espadrille mais un père de famille qui arbitre des bêtises et je rends mon regard noir à ma fille en espérant qu’elle y lise tout ce qu’elle me doit de ne pas la laisser là en en faisant une orpheline de facto.

…par…

David n’a pas voulu m’accompagner. Il semble s’être défilé comme pour me dire « débrouille-toi » ou « assume ». Ou peut-être pour ne pas avoir à être de l’autre camp et me protéger ainsi de son adversité (nous ne savons pas encore que nous aurons cette conversation des années plus tard, rien qu’à deux). Sur le coup, je trouve qu’il n’est pas charitable et ne vois pas de quoi j’aurais à me défendre.

Pourtant je le comprends assez rapidement aux regards qui sont posés sur moi. Je vois assez facilement les lignes de fractures dans la famille, mes appuis et ceux que je devrais redouter si j’avais à me défendre, ce que je ne suis pas prêt à faire puisque ce serait reconnaître être en tort et négocier le pourcentage d’erreur qu’on me reconnaitra officiellement. S’ils veulent en faire un tribunal, qu’ils le fassent. Mais ils n’en font rien. Ce qui avait été à dire l’a été déjà. On m’a suggéré déjà certaines choses. On en a tues d’autres et si ça n’est pas venu du temps des vivants, la mort ne déclenche aucune explosion soudaine. On ne peut pas me reprocher ce que je suis sur plus d’une décennie, il n’y a aucun fait à présenter à aucune barre mais un long état général, comme une histoire sans sujet et sans scansion possible, un long nuancier qui va du meilleur au pire sans qu’on puisse tracer de frontière à partir de laquelle je suis fautif de ne pas avoir la bonne peinture pour redresser la couleur. Eux aussi, nous ont accompagné ; et n’ont rien pu faire. Où n’ont pas été là, et ne peuvent rien me dire. On pense peut-être que je n’étais pas à la hauteur. Mon sacrifice a été de rester. Depuis des décennies, je reste. Voilà mon sacrifice et je ne peux même pas leur dire, car ils auraient alors là une prise pour m’accuser et trouver ce qu’ils cherchent.

Restent les poignées de main sur l’épaule et les absences de contact – tout se dit sans la langue. Et un corps qu’il faut mettre sous terre.

…te…

Elle est toute jeune et je suis en train de lui lire l’histoire qu’elle m’a réclamée. Je trouve cette histoire un peu niaise, mais elle me l’a demandé avec tant d’envie que je n’ai pas su la lui refuser. En fait, je suis même en train de la lui lire pour la deuxième fois, ce qui n’était pas prévu lorsque nous nous sommes assis sur son lit en commençant ce moment préalable à son coucher. Lorsque je la termine, elle se lève d’un bond, avant que je ne puisse la retenir et se fiche devant ses livres pour en chercher un autre. Je lui dis que non, qu’elle vienne se coucher et que c’est désormais terminé. Elle est prise d’une terrible envie de lire, tout d’un coup et répète maladroitement quelques mots que sa mère et moi lui avons soufflé à propos de la lecture. Moi qui ne la vois jamais avec un livre en main, je me réjouis de la savoir si passionnée et la rassure, puisque le lendemain elle aura au moins tout une heure dans sa journée pour le faire. Je n’aime pas son regard suppliant lorsqu’elle a son livre en main et qu’elle essaye de faire vaciller ma volonté. Je déteste sa moue boudeuse qu’elle fiche dans la couette sans même me faire le dernier bisou de la nuit, changeant d’attitude du tout au tout pour me faire me sentir mal, m’insérer une pointe de remords, et comme pour me dire qu’elle ne lira plus jamais de la vie, rien que pour m’embêter contredisant les quelques formules qu’elle vient d’avoir sur tout le bien que lui procure la fréquentation des livres en dehors du fait que je sois le pire des pères. En sortant de la chambre, je me demande de qui elle tient et croise sa mère.

…par…

Je veux bien qu’ils me regardent comme si je n’avais pas été à la hauteur.

Certes, je la connais un peu plus qu’eux. Intimement, tout d’abord. Je me suis marié avec elle et nous avons eu deux enfants ensemble. Je me suis levé quand elle était trop fatiguée pour le faire. Nous avons passé des moments durs ensemble, comme tout parents, que nous avons surmontés. Nous sommes passés par toutes les étapes normales d’un couple, nous avons eu nos bas et nos hauts.

Mais ils la connaissent depuis toujours, avant moi. Elle est leur sœur, leur fille, leur tante, elle n’a jamais été que femme. Certains ne comprennent pas la distance qui s’est glissée entre nous lorsque j’ai refusé son ressassement. Ils ne peuvent pas me reprocher de ne pas avoir choisi la même voie qu’elle, j’en ai assez souffert. Ils n’ont pas cherché à la reprendre et à la sortir de mes griffes alors que j’étais si mauvais que ça. Eux aussi l’ont laissé partir, ils ne peuvent pas faire comme si j’étais le cochon sur qui on peut mettre toute la faute.

…donne.

Je ne commencerais pas cette lettre par un « monsieur » d’usage.

Je crois qu’un voile est déchiré, que nous voilà nus et que la distance du vouvoiement viendrait ici comme un intrus artificiel. Je n’ai même plus aucune envie de le faire, tant nos armures sont à terre et les forteresses inutiles. Je suppose que tu ne m’en voudras pas de te tutoyer comme entre vieux amis, alors qu’un crime nous séparait.

C’est exceptionnel, c’est incroyable, cela n’arrive que dans les livres, et pourtant c’est bien réel. Pourtant nous ne sommes pas des gens hors du commun. Je me suis souvent demandé comment tout notre chemin avait pu se terminer ainsi, et malgré les retours en arrières infructueux, je n’ai vu que quelques faits qui ont beaucoup contribué.

Le premier est que tu as eu la chance d’être en quelque sorte étranger à ton acte, même étant complice et entièrement libre, et toi-même pouvais-tu te juger intérieurement comme tu jugerais un autre.

(La vue se noie ici dans les larmes, le monde coule d’un coup comme nettoyé par un autre qui vient de naître.)


— Merci, pense un cœur au fond de lui-même.