Quimantú est une maison d’édition chilienne crée en 1971 par l’Unité populaire. La maison d’édition a été recréée depuis quelques années.

Vers décembre 1970, les employés de la maison d’édition Zig-Zag arrêtèrent leurs activités, afin que l’entreprise soit intégrée à l’Aire de Propriété Sociale. Le 12 février 1971, le gouvernement de Salvador Allende acheta cette maison d’édition, créant ainsi l’Entreprise Éditoriale Nationale Quimantú (quimantú en mapudungun, langue des mapuche signifie “soleil du savoir”). Elle fut dirigée par Joaquín Gutiérrez.

Histoire

Les livres de Quimantú se vendaient à prix très bas dans les librairies et les kiosques à journaux, ce qui permit à cette maison d’édition de rendre effectivement accessible la culture chilienne et mondiale au peuple. Ses collections comportaient des œuvres classiques et contemporaines de littérature, d’histoire, d’information générale et d’investigations, entre autres thèmes. De nombreux textes marxistes furent ainsi publiés, ainsi que les Documents secrets de l’ITT, en avril 1972, photocopies des faxs et courriers envoyés dans le cadre de l’opération de financement, par l’entreprise de communication, de partis et journaux de (la future) opposition, et ce afin d’empêcher d’Allende d’arriver au pouvoir.1

La maison d’édition lança aussi des revues hebdomadaires et mensuelles, dont Cabrochico, pour les enfants, Onda et Paloma, pour les femmes, Barrabases, une revue de nouvelles, et La Quinta Rueda, sur la culture.2

 Joaquín Guttiérez dit de ce projet :

Les gens marchaient avec leurs petits livres en main pour lire dans les bus. C’était très beau l’affection qui se réveilla chez les travailleurs  pour la culture (…) Nous avons réussi à changer socialement la diffusion (panorama) du livre, parce que jusqu’alors ce n’était qu’un privilège d’une élite.3

Quimantú fut fermée après le coup d’Etat de 1973 par les nouvelles autorités, et beaucoup de ses livres furent brûlés. L’année suivante, le régime militaire recréa quelque chose d’apparenté sous le nom d’Editora Nacional Gabriela Mistral, mais une décennie plus tard l’entreprise fit faillite et ferma.4

Parmi ses employés se trouvait le poète Rodrigo Lira.

Collections

Les éditions Quimantú publièrent 250 titres, pour quelques 10 millions de livres imprimés, entre novembre 1971 et août 1973. Un an de sa mise en oeuvre, la maison d’édition produisait plus de 500 000 exemplaires par mois. Ses collections étaient :

  • Quimantú para todos
  • Minilibros (obras de literatura universal y chilena)
  • Nosotros los chilenos
  • Cuadernos de Educación Popular
  • Cuncuna (colección infantil)
  • Camino Abierto
  • Serie análisis, pensamiento y acción
  • Clásicos del Pensamiento Social
  • Figuras de América

A lire et à voir aussi

BERGOT Solène, “Quimantú: editorial del estado durante la Unidad Popular chilena (1970-1973)”, Pensamiento critico n°4, novembre 2004
BRAVO VARGAS Viviana, [2013] “Quimantú: Palabras impresas para la Unidad Popular”, academia.edu
CAMPILLO Ana María, [2007] “Quimantú, utopía o vigencia. Apuntes sobre un proyecto editorial público”, travail de magistère
NAVARRO Arturo [2003] “Quimantú o la propagación de los niños lectores”, blog personnel

Notes

  1. Les faits avaient été révélés par Jack Anderson, journaliste étasunien, début 1972, dans le <em>New York Times</em>.
  2. «<a href= »http://www.memoriachilena.cl/temas/dest.asp?id=quintaruedaquimantu » rel= »nofollow »>La Quinta Rueda (1972-1973) – Editorial Nacional Quimantú</a>». Consulté le 4 mai 2011.
  3. Gómez, Andrés (28 de diciembre de 1999). «<a href= »http://www.meliwaren.cl/articulo.php?id_articulo=88″ rel= »nofollow »>Joaquín Gutiérrez: « Hicimos la revolución del libro »</a>»,</em> <a title= »La Tercera » href= »http://es.wikipedia.org/wiki/La_Tercera »>La Tercera</a>. Consulté le 4 mai 2011.<em>
  4. « <a href= »http://www.memoriachilena.cl/temas/index.asp?id_ut=editoranacionalquimantu » rel= »nofollow »>Editorial Nacional Quimantú. Presentación</a> ». Consulté le 4 mai 2011