Vaste sujet… qui ne sera évidemment pas épuisé ici : s’il pouvait juste être ressorti du placard ce serait déjà pas mal.
Quelques éléments de réflexion
Sommes-nous bien innocents ? Les juges comme les libérateurs autoproclamés sont-ils très différents du bourreau, même lorsqu’ils ont pour mission de défendre ou de rendre justice aux victimes ?
« Valait-il la peine de faire la révolution d’Octobre pour en arriver à l’archipel du Goulag ? On évacue un peu trop facilement le problème dans l’exotisme de l’Ailleurs, ou de l’Autre : le révisionnisme, le social-fascisme. Bien sûr… mais nous avons, nous aussi, et en nous, nos archipels concentrationnaires. Quel cancer ronge donc les cerveaux pour que le gauchisme aujourd’hui crève à ce point de sectarisme, de dogmatisme débile, de querelles dérisoires de clocher ? Je lisais récemment dans la revue théorique de l’organisation Front rouge, Octobre – et ce n’est pas, hélas, un cas isolé – que les procès de Moscou démontrent à l’évidence que les trotskistes sont des traîtres à abattre. De quels rêves de Gépéous nouvelles se nourrissent donc ces révolutionnaires ? Et quelle est cette maladie du marxisme qui le pousse presque inéluctablement vers le camp de concentration ? »
Michel Le Bris, Les fous du Larzac (1975), pp. 300-301