Etant encore en cours de lecture de l’ouvrage, quelques considérations provisoires avant une critique sur le fond.

Tout d’abord, le livre est très beau, bien documenté avec des images en couleur, le papier sent bon et c’est donc très agréable de l’avoir en main.

L’ensemble des sujets abordés dans ces 28 articles pour plus de 400 pages semble promettre du sérieux.

Cependant, l’écriture inclusive dans l’introduction, elle-même fort intéressante, est à pleurer, tant c’est navrant de voir la langue française déconstruite par cette idéologie stupide. Cela dit, ceci n’est pas sans rapport avec le sujet de ce recueil de textes sur la mémoire, puisque l’Histoire et la langue sont les lieux d’enjeux de pouvoirs, saturés de politique et de batailles sourdes. Parler de doubles lectures (communistes / post-communistes, ukrainiennes ou polonaises / russes, etc.) en utilisant de la novlangue dont l’esprit est importé d’hystéries nord-américaines utilisées pour détruire les civilisations où on veut instaurer un Nouvel Ordre Mondial1, en se servant de tout ce qui se fait de médiocre, de hargneux et de sophistique dans le corps enseignant, est troublant.

Voici donc un livre qui participe un peu à la déconstruction qu’il analyse. « D’où parles-tu, camarade ? », demandaient les marxistes de mon époque, les années 1970 – ici, dans ces années 2020 de néo-révolution culturelle2, il est répondu que c’est depuis le mensonge langagier qu’on se chargera de nous parler de la vérité. Mais un menteur peut être de bonne foi et vouloir dire le vrai, ne le jugeons pas trop durement de suite. Alors, si j’ai failli abandonné la lecture très vite ; je la poursuis. Après tout, dans cette folie post-moderne, je suis dans mon univers…

Notes

  1. Lui-même assez bien décrit par Orwell et Huxley.
  2. On note d’ailleurs avec étonnement, que les deux époques présentent une réalité en miroir inversé : quand la Chine était empêtrée dans les ravages idéologiques du maoïsme et que les EUA étaient l’empire dominant, c’est aujourd’hui ces derniers (ou l’Occident en général si on rajoute le Canada, l’Océanie du Commonwealth, l’Europe et l’Amérique du Sud comme zones dépendantes de l’empire nord-américain décadent) qui sont en plein délire et déchirés comme jamais, quand la Chine présente un visage uni sous le joug du techno-totalitarisme du Parti Communiste, et en passe d’être l’empire dominant le XXIème siècle.