§1. Le stade Centenario, à Montevideo, est plein. La foule fête le football, une finale, le troisième match, le décisif, pendant qu’au Parlement, à Santiago, bien que quelques heures plus tôt, une centaine de députés doivent débattre de l’accusation constitutionnelle contre deux ministres. C’est donc 50 000 personnes qui crient pour supporter leur équipe. Il y a aussi des grévistes d’El Teniente qui sont dans la salle venus appuyer les démocrates-chrétiens : combien sont les Chiliens venus défendre les couleurs blanche et noire de Colo Colo ? Pendant que les Portègnes, presque chez eux, ont été avantagés pour venir vibrer à la vue des maillots rouge et bleu de leur club. Alors que les équipes rentrent sur le terrain, poussées de la voix par le public, le député Carrasco lit le texte accusatoire de la Commission, fréquemment interrompu par les cris du député de gauche Palestro. Un mineur fait alors un geste demandant à l’impétrant de se taire et les deux équipes s’échangent les fanions. Carmen Lazo vient à la table dénoncer l’attitude provocatrice du mineur – fumigènes et papelitos illuminent le stade – et demander l’expulsion de la salle de tous les travailleurs d’El Teniente, bientôt suivie par tous les autres députés de gauche.
A Santiago comme à Montevideo c’est au centre que tout se joue, même si d’un côté la séance est suspendue et que de l’autre on continue à jouer, s’appelant, offrant des solutions, rendant le ballon lorsqu’on ne peut rien en faire. Au centre de l’hémicycle, c’est le député communiste Alejandro Rojas et le démocrate-chrétien Carlos Dupré qui commencent à en venir aux mains, alors que Diables rouges et guerriers chiliens en restent aux pieds, se neutralisant au milieu de la pelouse avec une virilité elle aussi proche de l’irrégularité, la partie semblant équilibrée, et aucune des deux équipes n’ayant intérêt à partir à l’attaque sans assez protéger ses arrières. De Rojas à Dupré : « Je vais te rabattre le caquet, fils à papa ! », de Valdés à Veliz : « là », mais un pied rouge intercepte la passe. Et dans le sens inverse : « viens, si tu en es capable ! », puis de Veliz à Valdés : « là » ; les footballeurs manqueraient-ils de vocabulaire ? Les communistes, assurément en ont plus, et outre les traditionnels : momies ou bourges (momios)oufils à papa (pije), on peut aussi entendre bien d’autres que nous n’avons pas eu le droit de reproduire. Il ne faut pas défier ainsi un communiste. Celui-ci descend les quelques marches qui le séparent de son adversaire, pendant que son opposant vient à sa rencontre. Vu la distance, le tout dure deux secondes, le temps que met l’attaquant argentin (cette bande de truqueurs pire que des Italiens) pour se relever lorsqu’il comprend que l’arbitre n’a pas sifflé faute sur lui. Chutant, lui, sur son collègue José Monares, le démocrate-chrétien Dupré donne un (potentiel) violent coup de poing dans le vide avant de tomber, ce dont profite le communiste Rojas pour asséner plusieurs coups de pieds à l’homme à terre. Outré, le député DC Claudio Huepe se met à frapper à son tour le communiste, si bien qu’en un rien de temps tous les députés de droite comme de gauche déferlent alors vers l’épicentre du séisme politique, y compris les femmes, les communistes n’étant pas les dernièr-e-s à venir à la rescousse, armés de leurs deux phalanges. Aucune femme à déplorer sur le terrain, mais aucun but à se mettre sous la dent après un bon quart d’heure de jeu. Deux verres sont lancés depuis les bancs de l’UP, qui s’écrasent en mille morceaux sur le champ de bataille, faute siffle l’arbitre et le jeu repart. Seuls les deux ministres accusés, Figueroa et Bitar, restent sur leur siège, rhaaaa interception d’une belle action, soucieux d’être irréprochables pour ne donner aucun argument supplémentaire à leurs adversaires. Il est alors 17h15. Et puis stupéfaction. Mario Mendoza ouvre le score à 25ème minute, en faveur des Argentins, sur leur première action véritablement dangereuse, grâce à une géniale déviation jetée sur un ballon fuyant. Pablito n’a pas vraiment vu l’action. Il regardait tous ces hommes crier, boire, faire des blagues qu’il ne comprend pas toutes. Quand il les comprendra il sera un homme lui aussi, se disait-il. Lorsqu’il pourra lui aussi boire et faire des blagues il sera un adulte. Il les regarde avec admiration. Serait-il fier de ses adultes-là qui se battent à moins d’un kilomètre de lui ? Il voudrait grandir plus vite, cesser d’être un enfant et lui aussi défendre le pays comme sa maman, et aller au bar comme Yean. Et puis être un guerrier comme papa. Il a compris que l’heure était grave lorsque les hommes ont crié d’une seule voix, que leurs blagues ont été chassées par des râles de détresses et que les mains alcoolisées se sont perdues dans les chevelures incrédules. Puis les mains de Jean se sont posées sur lui et il lui a dit, rien que pour lui, « tu te souviens lorsqu’on a marqué pour égaliser lorsqu’on était menés dans le premier match, eh bien on va faire pareil ! ». Son cœur bat vite, d’espoir et de peur, « il reste du temps », d’autres ont dit, dans la salle où la télévision impuissante ne peut changer ce qu’elle ne peut que retransmettre. Mais ce temps, une heure et cinq minutes, c’est l’éternité et une seconde en même temps, il ne se rend pas compte.
Pendant que les autres se battent ou sont en train d’être battus pour le moment, Mario Palestro, celui qui est à l’origine de tout, assure la propagande, retranché dans les tranchées de l’hémicycle, dans les terres, bien en retrait du front : « Oui au Chili, non aux Yanquis ! ». Son slogan répété de nombreuses fois est repris en chœur par d’autres députés, jusqu’à ce que des travées de la DC on ne rétorque : « Oui au Chili, non aux Russes ! ». Question rhétorique, à Santiago, c’est 0–0.
Heureusement arrive la 39ème minute de jeu : Caszely ramène la marque à 1 partout en lobant adroitement le gardien adverse, au niveau de la ligne de la surface de réparation, une fois la balle dans ses pieds sur un centre en profondeur bien vu d’un de ses coéquipiers ! Ou en version courte : “gooooooaaaaaaaaaal” ! Jean porte dans ses bras le petit qu’il sent fébrile et troublé.
— Alors je ne te l’avais pas dit ?
— Oui ! — et leurs bras se resserrent, s’étreignent dans le même amour pour leur équipe, dans le même frisson électrique.
A 17h25 les esprits se sont calmés et le discours accusant les ministres, et avec eux la politique du gouvernement reprend :
— Les travailleurs de Rancagua ont compris que ce qui se joue dans ce conflit, c’est la sauvegarde de leur droit à être un gremioindépendant, libre de tutelles et d’obédiences qui ne soient pas de leur intérêt, (…) leur droit à vivre libres, à travailler et prospérer en paix, à s’associer sous l’empire d’une législation qui leur assure la plus grande autonomie — déclare Patricio Neklis, député DC de la zone de Rancagua. — Si les travailleurs du cuivre succombent aux attaques communistes, ils savent que des milliers d’autres travailleurs plus faibles, moins organisés, d’une tradition de lutte plus récente, ploieront facilement, jusqu’à arriver à ce que veulent les communistes : un mouvement social de façade dirigé par eux, qui ne sera que le seul écho de ce que dira le Comité Central et que jamais, jamais, ils ne pourront se mettre en grève ou cesser de travailler pour protester, ou lancer un mouvement de résistance contre le gouvernement. Le communisme est toujours partisan du dialogue et du pluralisme lorsque qu’ils peuvent en user pour arriver à leurs propres fins. Mais quand à travers du dialogue et du pluralisme on peut connaître la vérité, faire valoir ses droits et défendre la liberté et l’indépendance des citoyens, alors ils deviennent trop dangereux pour les communistes, si bien qu’ils les suppriment, y compris à coups de fusil. Applaudissements | huées, selon qu’on regarde à droite ou à gauche.
Allez, il reste encore une mi-temps et rien n’est fait. On peut faire confiance à Sergio Ahumada, le meilleur joueur ce soir pour Colo Colo, qui emmène parfaitement l’équipe blanche et noire. Ce que reconnaissent les spectateurs dans le stade : ils gratifient de « olééés » les plus beaux gestes collectifs des nôtres, des olééés plus constructif quoiqu’aussi moqueur que des « oouh ! ».
Le discours de défense des deux ministres attaqués, ainsi que d’autres membres de l’UP, se fait dans un calme relatif, les députés de droite ayant décidé de montrer (ou de faire croire) que l’agressivité n’était que dans le camp adverse.
Et puis les députés de gauche sortent de la salle, avec le plus de dignité possible et quelques traces de la bagarre sur la peau ou au fond de leur gorge asséchée, sachant que l’issue du vote ne fait pas mystère compte tenu de leur minorité prometteuse obtenue en mars dernier.
— Et est-ce que Jean a aussi dit à Pablito que le pays est en train de se déchirer ? Que chaque insulte qui fuse dans une assemblée où la raison devrait régner creuse un peu plus le tombeau de la démocratie ? Que demain les militaires regarderont ce spectacle avec mépris et rancœur, que les plus respectueux des institutions le seront de moins en moins lorsqu’ils liront les comptes rendus de cette soirée cauchemardesque ? Je les entends déjà dire, ou redire, puisqu’il m’est arrivé de l’entendre lors de mes rendez-vous à la Confrérie Nautique du Pacifique Austral où les militaires présents ont la verve plus débridée : « à quoi bon laisser ces orateurs si piètres qu’ils doivent en venir aux mains ? S’ils veulent de la testostérone et des muscles, n’avons-nous pas nous-mêmes tout ce qu’il faut ? »
— Vous n’êtes pas avec Helena au restaurant, Juan ?
— J’y suis. Nous parlons de sa peinture et de son goût pour Bach, qu’elle aime jouer au violon. J’aimerais en profiter, n’écouter qu’elle, mais j’entends les cris depuis le Parlement.
— Comment est-ce possible ?
— J’entends aussi les cris de Montevideo, les soubresauts des gens dans les bars voisins, je me croyais trop fin, m’occuper, ce soir si important, de ma petite vie, comme pour échapper à tous les évènements de cette soirée, de croire que mon désir (sinon mon amour) serait une muraille si forte qu’aucune onde ne pourrait nous atteindre. Suis-je fou ?
— Il ne me revient pas de vous juger, vous savez.
— Sans doute, restez dans votre rôle. Moi, je vais essayer de me concentrer et de disparaître un moment de ce Chili à genoux. Ah ! si je pouvais n’être que le parfum d’Helena, naitre sur le creux qui est juste entre ses paroles et sa poitrine et y mourir… Ah ! si je pouvais ne pas avoir d’yeux pour voir ! Ah ! si je pouvais ne pas avoir d’oreilles pour entendre ! Condamnez-les tous, car ils étaient trop intelligents pour l’innocence et trop bêtes pour être épargnés !
Deuxième mi-temps. Sans qu’on sache s’il s’agit d’une tactique délibérée, Colo Colo recule et le jeu se décentre dans son camp. Et pourtant une belle action de Caszely, en contre, n’est pas loin d’être concluante, repoussée près de la ligne par un défenseur argentin. On tape sur les tables au risque de renverser les verres, dans des hurlements débordants, spontanés, sans contrôle, ça jaillit. On y croit fortement. Et on a raison car là c’est Ahumada, encore lui, qui est arrêté en position très favorable. La différence d’âge ne change rien au stress que ressentent le beau-père et le beau-fils, l’ami Claudio, le Chili populaire, même Natalia s’est mise à jeter un coup d’œil distrait au téléviseur lorsqu’elle passe près d’un bar et ressent, par l’intermédiaire des gens qu’elle voit frénétiques et tremblant, ce que vivent ses deux hommes.
Les députés de droite restent réunis entre eux jusqu’à 22h30, heure – différée en raison des incidents – du vote. S’ils semblent ainsi dominés territorialement, ce sont quand même les Chiliens qui se créent les occasions les plus franches ! Coquino remplace Maglioni, qui, dès lors, impose sa présence et créé des situations intéressantes pour les rouges. Poings fermés. Dents qui grincent. Temps qui s’écoule.
Tout d’un coup c’est l’explosion de colère. Lenoel Herrera est expulsé sur une faute litigieuse, que conteste le banc chilien, mais en vain. L’arbitre paraguayen indique la porte de sortie au puni, et Pablito est désormais sûr qu’il sera aussi grossier que les hommes qui l’entourent, qu’il serait déjà en ceci un petit homme s’il devinait que Jean ne le laissera pas jurer, Jean qui se contente de « merde », « merde », « merde ! » tolérables, en serrant le petit bien fort, mais sans boire plus comme le font les autres. Colo Colo devra désormais défendre ses couleurs à dix contre onze. Claudio est resté sans voix, peut-être les députés de l’UP eux aussi qui peuvent regarder le match alors que leurs homologues de la CODE votent pour la forme. Contrairement à tous ces camarades qui l’entourent dans le bar, Claudio n’a émis aucun geste de dépit, il n’a pas crié, il n’a pas bougé, aucune réaction, rien. Il a regardé sans y croire le carton brandi, avec une espèce de colère glacée. « Ya pas rouge, huevón, l’arbitre a été payé, ce n’est pas possible ! », « il y a de la triche derrière tout ça ! C’est une comédie, poh ! ».
— Ce n’est pas impossible que l’Independiente gagne cette finale grâce à une enveloppe laissée dans une chambre d’hôtel, et nous, cons de Chiliens, tas de naïfs, nous regardons ça comme si la fin n’était pas connue, la victoire programmée pour ceux qui la financent, seules les 90 minutes à jouer pour la forme freinant la remise du trophée… — grince Claudio sans quitter des yeux l’écran, comme s’il mettait un point d’orgueil à fixer droit et digne la preuve patente de l’infamie adverse.
Pablito a regardé cet ami de Jean très sérieusement et a senti en lui une profonde déception : alors ça pourrait être pour du faux, tout ceci ? Lui qui était à l’unisson de ce qui se vivait sur le terrain, il se serait fait avoir par un mensonge, ils ne seraient en fait que des acteurs, on peut gagner comme ça ? Hors du terrain, juste en payant ?
— Et nous, on ne pas peut pas payer aussi, pareil, pour que ça annule ? — demande-t-il à Claudio, qui le regarde, étonné qu’un petit garçon, au lieu de ressentir la brûlure brute de l’injustice, ait si vite intégré le fonctionnement du monde des adultes.
— Nous on est des hommes, Pablo. On va jouer tellement bien que ça va être compliqué à l’arbitre de cacher qu’il est vendu. Et sinon, on perdra avec les honneurs : intègres. Tu connais ce mot, petit ? Intègre, ne l’oublie pas.
Les Argentins, qui doivent en profiter, se pressent à l’attaque pendant que l’équipe chilienne se serre les coudes et resserre les lignes afin que cette expulsion ne scelle pas leur sort. Et les Chiliens ont des ressources du cuivre et du courage ! A un tel point que quelques minutes plus tard, lorsque l’arbitre siffle la fin du temps réglementaire, ils ont tenu bon ! Aucun but lors de la deuxième mi-temps.
On passe alors au temps additionnel et au décompte des voix.
Colo Colo joue tout en défense, acculée par ses adversaires, mais vaillante. Les organismes bien que fatigués, sont encore capables de faire les efforts nécessaires pour stopper les attaques. Et tenter quelques contres de temps en temps. Le stress est à son paroxysme, les minutes défilent. Bouillon d’adrénaline. Chaque seconde qui se perd maintient l’espoir intact. Les deux équipes se neutralisent encore, les deux mériteraient de gagner, mais malheureusement en sport comme souvent dans la vie, il faut des vainqueurs et des vaincus.
La première mi-temps du temps additionnel est sifflée. Encore un quart d’heure à tenir et tout est possible aux tirs au but ! Tenir…
Soufflant, puisant en eux des ressources insoupçonnées du fin fond de leur volonté, les joueurs prennent leur temps pour marcher jusqu’à l’autre côté du terrain. On boit de l’eau pour compenser toute la sueur partie dans l’effort, on reboit de l’alcool pour calmer les nerfs mis à mal devant l’écran de télévision, dans l’impossibilité énervante d’aider ces hommes à quelques milliers de kilomètres qui n’entendent même pas le pays les soutenir et faire corps avec eux ; que ne peut-on leur prêter du souffle, des jambes reposées, de l’énergie !?
Les deux équipes se sont replacées dans leur nouveau camp. L’arbitre jette un coup d’œil d’un côté, de l’autre – tout le monde est prêt : il siffle. Le stade chante. On prie, on encourage, on crie, on vibre avec tout son entourage. Le ballon passe d’un pied à l’autre, ricoche sur les poitrines, rebondit sur les fronts, et puis.
107ème minute. La défense chilienne est bousculée dans sa surface de réparation. Dans un gros cafouillis suivant une occasion très franche des Argentins, alors que le ballon ne ressort pas de cette densité de pieds anormalement gauches, Giachello, opportunément placé, voit le ballon lui arriver dessus, et ne trouve rien de mieux à faire que de le loger au fond des filets.
Independiente 2 – 1 Colo Colo.
Le Chili se fige quelques secondes. Une catastrophe sportive est en train de se dessiner. Personne n’ose y croire. Les joueurs chiliens sont abattus, éreintés. Les blancs remettent le ballon en jeu. On sent bien qu’ils n’ont désormais plus la force ni la clarté d’esprit pour repartir à l’assaut de l’exploit. Que le miracle n’aura pas lieu. Il n’y aura rien à faire ce soir-là. Pablito n’est pas le seul à avoir des larmes aux yeux.
A 23h20, un autre score est sans appel :
CODE 78 – 0 UP.
Dès demain matin, les ministres du Travail et des Mines seront suspendus. La semaine prochaine, trois députés de droite devront défendre devant le Sénat la décision du Parlement. Si la deuxième chambre les déclare coupables, le suspense est inexistant, les deux ministres se verront infliger un carton rouge constitutionnel et devront perdre leur place, obligeant Allende, après leur destitution, à en choisir deux autres.
Un peu de plus de treize minutes passent ainsi, où se mêlent croyances vaines et résignation. Pablito pleure carrément, même si en silence. Il a donné quelques larmes à Jean. Ils ne disent plus rien. Ils ne sont même pas capables d’entendre les insultes proférées à l’encontre de l’arbitre.
Il y a eu tous ces matchs gagnés, et ce petit brin de chance pour se qualifier jusqu’à la finale. Pour en arriver là il aura fallu se défaire de l’Uñion Española, Emelec, El Nacional, Cerro Porteño, Botafogo, marquer des buts, défendre, courir, cracher ses poumons, ne pas se décourager, y croire, se battre, et puis c’est passé pas loin. Il a manqué moins d’un quart d’heure… pas grand-chose, même un peu d’injustice avec cette expulsion. Mais c’est perdu. Et l’Histoire, dans son entêtement sans appel ne reconnaît pas les victoires à 0,9, c’est une idiote binaire qui arrondit tout en 0 ou 1.
A Santiago aussi, le score est à peu près le même ce soir :
Exaspération 1 – 0 Politiciens.
Mais à quel niveau de sa finale la démocratie en est-elle ? Un des derniers sujets – et ceci Natalia pourrait au moins le reconnaître – sur lequel tous les Chiliens étaient d’accord, qui était de soutenir cette fabuleuse épopée de Colo Colo, est maintenant du passé.