Beatriz Allende – Photo sans date

Beatriz Allende (1943-1977) est celle des trois filles de Salvador Allende qui fut la plus engagée en politique, d’abord avec l’ELN (pour qui elle est Marcela) et le MIR (deux organisations pro-Cuba) puis, tout en gardant son appartenance aux mouvements radicaux, aux côtés de son père à la Moneda.

Elle est présente le 11 septembre à la Moneda, avec quelques femmes, dont la Payita, et ne quittera son père que sur ordre de celui-ci, chargée par lui de dire à Miguel Enríquez, dirigeant du MIR, que son temps est venu (c’est-à-dire celui de la lutte armée) et à Fidel Castro que l’héritage de la révolution chilienne avortée est désormais entre ses mains.

Beatriz avec son père

C’est ce qu’elle fera le 23 septembre à Cuba, lors d’un discours où, après quelques minutes de discours rapportant ce qu’elle a vécu le jour du 11 septembre 1973,  elle passe la parole (et, symboliquement, le relais de la révolution) au Líder Máximo, Fidel Castro, qui narre non seulement des événements auxquels il n’a pas pris part comme s’il les avait vécu lui-même, mais donne à la conscience mondiale le sens qu’il faut attribuer à ceux-ci. La création du mythe Salvador Allende et la bataille de la récupération du symbole de cette mort, commençait alors, dont elle a servi la cause pour le compte du dirigeant cubain.

Avec son mari Luis Fernández Oña

S’apercevant que son mariage n’avait été qu’une commande de Fidel Castro à celui qui était chargé de s’occuper des Allende lors de leurs visites sur l’île, Luis Fernández Oña, surprise par l’accueil parfois hostile et souvent moqueur des Cubains, voyant que la mise en place d’une armée de libération du Chili piétine,1 Beatriz ‘Tati’ Allende sombre dans la dépression à Cuba. En 1977, quatre ans avant sa tante Laura Allende Gossens qui elle aussi se suicidera à Cuba, sa dépression empirera au point de qu’elle se jette par la fenêtre pour en finir avec la vie. Non sans avoir laissé une lettre que les autorités cubaines n’ont jamais révélée…

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Bibliographie

ESPUÑA Margarita, [2010] Tati Allende. La hija revolucionaria del presidente chileno, Barcelona, RBA libros, 222 p.
ÁLVAREZ Marco, [2017] Tati Allende, una revolucionaria olvidada, Chile, Pehuén.

Note

  1. Dans Nuestros años verde olivo, Roberto Ampuero raconte que les hommes prévus pour cette tâche étaient en fait affectés à d’autres causes.