§17. Natalia vient de partir. Le son de la porte qui se ferme résonne encore dans mes tympans. Je crois encore sentir l’odeur de son parfum, accroché aux meubles, hantant l’espace comme une petite fumée qui va s’estomper dans le temps mais reste encore mouvante et épaisse dans ma déjà nostalgie. Natalia ne porte pas de parfum, en fait. Parfois elle sent la fumée d’un feu, parfois l’effort, parfois le courage et la rébellion, parfois un shampoing qui se dégage de ses cheveux détachés et vient me caresser lorsqu’elle passe près de moi sans me toucher, et c’est sa présence-même qui envahit la pièce quelques minutes encore après son départ.
— Natalia est une femme très bien. Son problème c’est qu’elle se radicalise, elle ne comprend pas que ceci est contre-productif — me dit Agustín, ce soir-là.