Si le socialisme est une aventure internationale, il faut cependant revenir à sa mise en place particulière au Chili. Qui n’est pas des plus simples. Qui reste encore en chantier. Qui voit notamment le PN et la DC s’opposer d’une même voix, celle de la CODE, à la création d’un « délit économique » pour ceux qui s’adonnent au marché noir, comme le proposait la CUT. Du moins pour les vendeurs, car nous y avons tous recours, vu que les produits sortent des réseaux légaux, venant alimenter pénurie artificielle et spéculation. Évidemment que ces vers de terre de la droite ne veulent pas pénaliser leurs petits copains vendeurs-spéculateurs…
Cependant, malgré les appels de la droite, les magasins ont laissé leur vitrine allumée, en cette veille de nuit de Noël, que je m’étonne tous les jours d’avoir à passer dans cette chaleur. Les gens sont venus en très grand nombre acheter leur cadeau pour les enfants et j’ai moi-même trouvé un camion de pompier en métal pour Pablito, que je garderais bien pour moi, si j’avais son âge ! J’espère qu’il lui plaira. J’espère que sa génération, dans quelques années, n’aura pas à éteindre les feux que la réaction allume. J’espère, en voyant le grand trou creusé dans l’Alameda pour y laisser passer un futur gros ver de métal censé nous transporter d’Ouest en Est (et retour) de Santiago, que ceci n’est pas notre tombe. Que le vers ne seront pas ceux qui feront bonne chair de nos corps mus par l’espoir de voir ce pays unifié dans un peuple fraternel et solidaire, et non pas voir cette future ligne comme le trajet qu’emprunteront les esclaves de l’Ouest venir travailler à l’Est, le matin fatigués et entassés, pour revenir, entassés et fatigués, dormir. Et n’attendre rien d’autre que le recommencement de cette routine, le lendemain…