§0,5. [Aujourd’hui], les ouvriers du cordon Vicuña Mackenna ont occupé la rue durant quelques heures pour protester contre la prétention du révisionnisme de rendre les industries dirigées par un interventor. Jean n’était pas sur place puisqu’il travaillait, mais Claudio qui est une fois encore de l’équipe de nuit (et ne va pas tarder à y aller, d’ailleurs), n’a pas manqué à l’appel et narre à son ami Français, en buvant son dernier verre, les quelques heures de fronde, terminées calmement, sans lacrymogènes. Jean écoute le récit avec une certaine joie. Peu à peu les choses se font claires pour lui : ce sont par des actions de ce type, comme l’occupation des locaux du Canal 9 par ses employés, comme les rues coupées par des barricades il y a quelques jours par les camarades du cordon Cerrillos, comme les grèves et revendications des mineurs, des employés de chemins de fer, bref sur le terrain et avec virilité, que les choses peuvent avancer.