§6.

Mon cher fils,

Nous n’avons pas vraiment eu (ou pris) le temps de parler pendant ton séjour à Paris, et je dois t’avouer que ceci me blesse un peu. J’aurais voulu partager quelques moments avec toi, que tu me dises avec plus de détails, au-delà des quelques remarques parfois acerbes dont tu as pu nous gratifier pendant les repas, ce que tu vis au Chili, où beaucoup de regards sont fixés. Et ce que tu deviens aussi, toi, en tant qu’homme, tes projets, ta vie. Je pensais qu’en profitant du temps que nous avions sur Paris nous aurions un dialogue un peu plus riche que celui de la dernière fois à Santiago. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir.

Affectueusement,

Lluís, ton père.

« Ce que tu vis », « ta vie », « la vie », stylistiquement parlant le vieux baisse. Et puis j’aurais préféré que cette lettre arrive demain, après mon départ, que je n’aie pas l’ombre de la grande cape du père sur ma route. C’est comme ça, faisons marcher désormais la « faculté d’oubli » du bon vieux Friedrich.

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