7h. Juan. Aéroport Arturo Benítez.

— Un guichet qui n’ouvre qu’à 10h ?! C’est un scandale ! Fainéants ! Clampins ! ¡Huevones! Restes pâteux de nouilles coincées dans les trous de la passoire ! Trois heures à attendre pour rien !

Je vais passer mes nerfs et le temps en cafélecturant1

El Mercurio :

— El Mercurio, s’il vous plait.

— Voilà. E°30, s’il vous plait.

— Merci.

— Merci à vous.

Je commence à lire le journal. Demain est prévue une marche étudiante, organisée par la FEUC, et qui part de l’Universidad Católica, pour demander la démission d’Allende. Je ne sais pas s’ils auront le temps de venir manifester, mais ils vont être gâtés…

Note

  1. — Ça se dit, ça ?

    — Maintenant, oui. Mais s’il te plait, profesor, ne romps pas le rythme de ce dernier chapitre avec des notes intempestives. On dirait un étudiant de littérature qui s’attache à décortiquer la forme d’un texte alors que c’est le fond qui est important. Regardeurs de doigt qui ne voient pas, ou avec de mauvaises lunettes, le soleil ; chasseurs de l’ombre des propriétés des adjectifs, de l’usage des pronoms et autres futilités, alors que la proie du sens, celle que les sociologues ou les philosophes sont plus affûtés à traquer – et encore ! –, restera à courir librement en liberté. Tu n’as pas honte à te préoccuper de correction langagière alors qu’il s’agit peut-être là de la vie d’un homme ? [Dialogue marginal de deux hommes, dont un traducteur qui est viré]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *