23h30. Juan. Chez lui.

Le téléphone sonne. Je me rue dessus.

— Allo ? — fais-je fébrilement.

— Juan ! — c’est une voix de femme. Je ne vous la présente pas, ça ne vaut plus la peine, on est à la fin du roman et il faut que je me débarrasse vite d’elle pour pouvoir réceptionner l’appel de Jean, que j’attends avec impatience. — Je viens d’apprendre le PS a donné son accord pour qu’Allende convoque un plébiscite, demain.

— Demain… A la bonne heure.

— Ça veut dire qu’on est encore parti pour des mois de querelles… Il paraît aussi que la DC va attaquer le Président afin d’obtenir son accusation constitutionnelle plutôt que de réclamer sa démission comme hier… (Je n’arrive pas à la couper.) Ils pensaient y arriver en mars… Juan, je n’en peux plus de ce pays. Je pense que je vais partir. Finalement c’était toi qui avais raison…

— Partir… Ce n’était pas une mauvaise idée, non ? Malheur à ceux qui ne l’ont pas eue avant. Mais bon, rappelle-moi dans quelques jours, nous aurons l’occasion d’en reparler…

— Tu ne veux pas qu’on s’en aille tous les deux loin de l’Amérique du Sud ?

— Je te rappelle dans quelques jours, s’il te plait. Parlons-en à tête reposée, là j’attends un coup de fil important !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *