23h52 à Santiago / 3h52 à Paris. Juan et Françoise. Au téléphone.

— Allo ? Qui est à l’appareil ? — demande, suspicieuse, une voix de père de famille.

— Juan…

— Juan ? Qu’est-ce qui vaut un appel si tard ? Il y a quelque chose de grave ?

— Non… Je peux parler à Françoise, s’il vous plait ?

— A cette heure-ci ? Elle dort…

— On peut la réveiller, non ? S’il vous plait.

J’attends un moment.

— Juan ?

— Françoise, tu es vivante ! — m’écrié-je.

— Bien sûr — répond-elle, calmement.1 — Pourquoi veux-tu qu’il me soit arrivé quelque chose ?

— J’ai fait tout ce que j’ai pu, Françoise ! Je suis allé chez lui un peu avant 22h. Il n’était pas là comme convenu. J’ai attendu jusqu’à 23h, même si ça n’avait plus d’intérêt puisque le vol était à 23h15… Je ne sais pas ce qui s’est passé !

— Mais calme-toi. De quoi parles-tu ?

— De Jean. Il aurait dû partir ce soir, vous rejoindre… Je te promets que j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir. Maintenant… ça va être compliqué.

Note

  1. Françoise n’a pas droit à son « je » comme les autres. Françoise a choisi de vivre dans le deuil de son amour pour moi, elle n’est plus elle, mais l’« ex de » depuis longtemps. [Note de Juan]

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