Ce bâtiment, construit en seulement 275 jours avec l’aide de milliers de volontaires désirant prouver au monde l’efficacité d’un régime socialiste, a été édifié afin de recevoir, en avril 1972, la troisième session de l’UNCTAD — d’où son nom jusqu’à juin 1972 d’UNCTAD III. L’Unité Populaire en fit un centre culturel dès juin 1972, et y transféra la structure au Ministère de l’Éducation, l’édifice devenant alors le Centro Cultural Metropolitano Gabriela Mistral entre juillet 1972 et septembre 1973. Fort de sa superficie de 13.300 m² et de sa place centrale dans Santiago (il se trouve sur l’Alameda del Libertador Bernardo O’Higgins à côté de la station de métro Universidad Católica), il devint dès lors un centre incontournable de la vie culturelle chilienne.

Bien que brûlé en grande partie en 2006, l’édifice abrite toujours le même centre, plus connu aujourd’hui sous le nom de GAM.

Extrait

Hier je [= Juan] mangeais tranquillement à une table au Gabriela Mistral (ex-Unctad III) en regardant le grand poisson qui volait au-dessus de moi. Ce n’était pas une activité des plus sensas, tout de paille l’animal aéro-marin n’était pas des plus bavards, mais je ne demandais rien, et dans cette cantine au repas simple mais tout à fait correct, je jouissais d’un petit répit ponctuel se satisfaisant de lui-même. Lorsqu’un type que je ne connaissais pas, caché derrière de longs cheveux et une barbe épaisse, vint s’assoir à ma table, devant moi, fumant sa cigarette à mon nez en me parlant d’une pétition qui m’intéresserait peut-être, si je pouvais la signer, camarade, tu comprends… en me soufflant tout ça, sa fumée et sa quête de signatures, dans la figure. Donc, là, non, ça suffisait. La dernière fois c’était Gloria qui était venu s’asseoir à ma table, elle avec plaisir, mais lui… Il fallait donc agir… ce que je commençai à faire en prenant un peu de ma purée dans ma main, en fis une boule que je lui lançai en visant le nez ou la cigarette.

— Mais vous êtes fou ? Qu’est-ce qui vous prend ?
— Ecoute, tu es gentiment en train de partager ta cigarette avec moi, en m’en envoyant sa fumée au visage sans te demander deux secondes si ça peut me gêner, alors je ne vois pas pourquoi je devrais ne pas faire preuve de la même générosité et ne pas partager un peu de mon repas avec toi, camarade ! Ouvre la bouche !

Le même poisson (une copie), en 2013…

A voir le net