Ce qui ressort le plus de ce livre à charge mais sans passion, est que le Che était un de ces individus sans but, dilettante et en mal d’héroïsme, à qui le marxisme et la guerre pouvaient donner un sens à leur vie, ainsi qu’un peu de piment à leur existence égarée.

Machover montre bien qu’il fut un pion entre les mains de Castro, celui-ci s’en étant débarrassé avant qu’il ne flétrisse, le transformant au passage en icône sacrifiée, propre à alimenter la propagande.

Il n’est ainsi pas étonnant que son mythe puisse servir autant aux jeunes, qui, comme lui, recherchent à se donner de l’importance dans une lutte où chacune de leurs gesticulations dérisoires participe d’une eschatologie grandiose, aux intellectuels qui peuvent toujours brandir son martyr pour faire oublier son idéologie mortifère, ainsi qu’à la publicité qui ne peut qu’encourager la pulsion capricieuse en l’appelant ‘liberté’.

Photo d’entête : “Che / Brake Lights” par James Butler.