§3. — Et ces cartons, monsieur ?
— Des livres ? Là, cette pièce sera la bibliothèque.
Me voici chez moi, dans la petite maison de la rue Antonia Lopez de Bello que j’avais trouvée avant de partir sur la route. Du moins dans mes murs ; je serai vraiment chez moi lorsque j’aurais remis en ordre tous les objets qui font partie de mon environnement personnel, que je connais, qui m’entourent, me complètent un peu. Je serai donc chez moi dans quelques jours puisque, dès demain, la rentrée des professeurs va m’empêcher de tout rétablir au plus vite.
Je sens que je vais être bien ici. Je vois déjà mentalement ce que je vais faire. Ce sera une maison avec des murs-livres – sauf les salles prosaïques, les salles d’eau – où je prendrai le café avec Anouilh, Aron et Aristote, dormirai avec Woolfe, Yourcenar, Colette ou Marguerite de Navarre (qui a dit que le classement alphabétique devait être l’Alpha et l’Omega d’une bibliothèque ?), et j’organiserai des “salons” en rassemblant des auteurs apparemment totalement différents par thématiques ponctuelles, le temps d’une question…
— Bon, merci gentlemen !
Les déménageurs s’en vont. Maintenant ce n’est pas tout de dresser des plans, j’ai à faire !