§6. Il y en a qui s’assoupissent. Qui se disent « bon, puisque je suis arrivé jusqu’ici, maintenant je vais jusqu’au bout » (oui, c’est bon, on l’a tous fait, surtout avec les livres qu’on lit parce qu’il paraît que c’est bien de l’avoir fait et qu’on termine parce qu’on les a achetés, et on ne sait jamais si l’auteur s’est trouvé un bon dealer et a écrit une fin sensationnelle…). Mais qui comptent les pages restantes, tout de même, comme un prisonnier les jours. Alors pour les réveiller un peu je vais vous faire contribuer un peu. Tous, même ceux qui ne dormaient pas. C’est comme à l’école : punition collective. La vie est injuste. Mais vous verrez, c’est ludique. Fin du cours magistral, un peu de travaux pratiques et de bonne volonté, c’est vous qui décidez, vive la liberté, soyez citoyens-acteurs, co-écrivains, créateurs démocratiques, soyons dans le coup. Ainsi, alors que j’avais prévu de vous raconter comment, en ce 19 juillet 1973, les camarades du cordon Vicuña Mackenna avaient bloqué totalement l’avenue du même nom, vous trouverez finalement la place ci-dessous pour le faire vous-même. Imaginez : aucune version papier de Du Bon Côté Du Fusilne sera la même puisque chaque lecteur y aura mis sa griffe ! Passez, vous aussi, du bon côté du texte.
Quelques éléments cependant pour vous guider :
- nous sommes dans l’hémisphère sud, donc en plein hiver actuellement : la température moyenne est de 8,4°, minima 6,4° à 18h et maxima 11,8° à 15h45. Pas une goutte de pluie (il ne fait pas souvent froid à Santiago, d’où l’horreur dans les maisons dès que ça se produit ; il y pleut aussi peu, d’où la débandade générale dès que ça tombe durement.)
- aucun acte sexuel n’a été déploré, aucune invasion extraterrestre à noter, aucun cadavre à se mettre sous la dent, ni aucun policier menant l’enquête venu transformer ce roman en vulgaire polar
- les plus défavorisés de l’imagination pourront s’aider en regardant La bataille du Chilide Patricio Guzmán, 1973, 2èmepartie, à partir de 35:00. (Je me moque de vous, évidemment que j’aurais aussi fait la même chose, c’est du document historique, il n’y a pas de honte). Vous pourrez noter les bruits d’ambulance, le choc des pierres et les sifflets que les émeutiers lancent en défi aux carabiniers pour leur signifier qu’ils sont des poules mouillées, ceux-ci ayant très probablement reçu des consignes visant à ne pas brusquer les premiers.
- l’intendant qui intervient dans l’après-midi, et réussit à éviter l’assaut des carabiniers se nomme : Julio Stuardo. Mais je doute que cela soit utile de le mentionner. Il sera remplacé bientôt de toute façon.
- Je vous rappelle que nous n’avons plus vraiment de narrateur puisque je ne fais que des apparitions pour honorer mon contrat : il faut faire parler Jean à la première personne ou verser 1€/page (c’est peu, non ?) à {Maison d’édition}, qui fera suivre à qui de droit.
A vous de jouer en écrivant dans le champ prévu pour les commentaires !: