Jean-Noël Darde est allé pour la première fois au Chili en juillet 1972, alors étudiant au Centre Universitaire Expérimental de Vincennes (CUEV), créé après Mai 68. Il y a rencontré Isabel Santi, Franco-Argentine, dont une des amies proches, Fania Aoun, l’avait convaincue de venir la rejoindre à Santiago. Franco-vénézuelienne, Fania Aoun travaillait à l’OIR (Oficina de Informacion y Radiodifusión de la Presidencia de la República).

Après quelques semaines à Santiago pour un premier contact avec le Chili de l’Union Populaire, lui et Isabel Santi partent vers le Nord, jusqu’à Putre, village andin proche des frontières du Chili avec la Bolivie et le Pérou (cf. Lettre de Putre publiée par Le Monde).

Cet hiver austral 1972, au voyage dans le Nord a succédé, après plusieurs semaines agitées à Santiago, un départ vers le Sud qui les conduit jusqu’à Castro, sur l’île de Chiloé ; avant un retour à Santiago au moment de la première grève des camionneurs, en octobre 1972. Ils rentrent en France à la mi-octobre 1972.

Ayant obtenu des courriers d’accréditation des agences de photos Gökşin Sipahioğlu (aujourd’hui, SIPA) et de la nouvelle agence Fotolib, associée au projet de lancement du journal Libération, ainsi qu’une mission du Monde diplomatique, Jean-Noël Darde (et Isabel Santi) atterrissent à Pudahuel le matin du 2 mars 1973.

Le 4 mars 1973, jour des élections, J.N. Darde rencontre Miguel Herberg et Peter Hellmich à la gare Mapocho où étaient installées des urnes. Ils se reverront à plusieurs reprises en mars 1973, notamment à l’hôtel Carrera situé devant le Palais de la Moneda.

Après le coup d’Etat du 11 septembre 1973, I. Santi et J.N. Darde font parvenir à Paris les premières déclarations de Miguel Enríquez, et écrivent sous le pseudonyme de Maria Leone, dans Libération, La Opinion (Buenos Aires) et Der Spiegel (RFA). Le 2 octobre 1973, ils réalisent un entretien avec Interview de Radomiro Tomic qui sera publié le 12 octobre par le quotidien La Croix et des extraits en seront repris dans Le Monde Diplomatique de novembre 1973.

Darde et Santi quittent le Chili le 26 octobre 1973, 45 jours après le coup d’État.

(Page basée sur le témoignage de J.N. Darde lui-même : « Jean-Noël Darde, auteur de ce site, et le Chili »)